Une course de défis
Depuis sa première édition en 1984, la Transat Québec-Saint-Malo (TQSM) n’a cessé de captiver et de défier les navigateurs les plus aguerris. Avec son parcours unique qui s’étend sur 2 897 milles nautiques, cette course est la plus ancienne traversée transatlantique en équipage et d’ouest en est. Prévue tous les quatre ans, la TQSM se distingue par sa navigation technique le long du fleuve Saint-Laurent, sa traversée impitoyable de l’Atlantique Nord et son arrivée tactique en Europe, confrontée aux courants maritimes denses et aux changements climatiques abrupts. En savoir + sur la course
Le défi de la TQSM réside dans sa diversité de conditions météorologiques et océaniques. Comme le souligne Loïck Peyron, détenteur du record de la traversée, cette course est un « sprint » qui exige à la fois endurance et prudence. Sur le Saint-Laurent, les marées et les courants peuvent piéger même les plus expérimentés, tandis que la portion atlantique, souvent frappée par des conditions hivernales, teste la résilience des équipages.
Un trio combatif en quête de victoire
Cette année, la course est d’autant plus spéciale car elle marque le quarantième anniversaire de l’événement. Avec un record de participation de soixante bateaux et un accent mis sur les liens culturels entre la France et le Québec, l’édition 2024 promet d’être mémorable. Parmi les participants, Captain Alternance mené par Kéni Piperol, aux côtés de Thomas Jourdren et Benoit Mariette, se distingue. Ensemble, ces trois marins forment un équipage où compétences techniques et stratégiques sont les clés de leur performance. Découvrez les skippers.
Contrôle sécurité validé, voiles checkées, le trio se sent prêt pour le départ. Avant de prendre le large, l’organisation de l’équipe se met en place. Kéni, le capitaine, se charge de la direction du voilier, préparant la barre et établissant le cap. Thomas, expert en navigation tout comme Kéni, le seconde. Pour les quarts, ils se relaieront toutes les heures pour assurer une navigation continue et précise. Benoît, quant à lui, se concentre sur la stratégie de navigation. Il analyse les prévisions météorologiques et les courants marins afin de planifier le meilleur itinéraire possible. Ses analyses sont cruciales pour anticiper les conditions et adapter la course en conséquence. Cette préparation minutieuse garantit que chaque membre de l’équipage comprend parfaitement son rôle et les tâches à accomplir, créant ainsi une base solide pour une collaboration harmonieuse une fois en mer. Une transatlantique en équipage c’est avant tout des comportements et qualités complémentaires pour un objectif commun : la solidarité et l’entraide, l’expertise et la complémentarité de chacun, la confiance mutuelle, le leadership du Capitaine et l’acceptation des rôles et tâches de chacun, un plaisir à travailler ensemble et la recherche d’efficacité.
Une aventure humaine
En plus de ses aspects techniques, la TQSM est une célébration de l’endurance humaine et de la collaboration. Cela résonne particulièrement bien avec les valeurs de l’alternance, où le mentorat, le partage des connaissances et l’apprentissage mutuel sont essentiels. Ce n’est pas simplement la compétition qui anime ces marins, mais un esprit de collectivité et d’entraide, des valeurs que Walt, en tant que sponsor, s’efforce de promouvoir à travers son engagement dans cette aventure maritime.
Alors que les équipages se préparent pour le départ à Québec le 30 juin, l’excitation est palpable. Pour les passionnés de voile et les alternants qui suivent, cette course offre une vitrine sur la persévérance, l’innovation et la collaboration. Le bateau de Kéni Piperol, Thomas Jourdren et Benoit Mariette ne représente pas seulement une équipe cherchant à conquérir une course; il symbolise également un apprentissage en action, une aventure humaine qui inspire et enseigne.
Qui batera le record ?
En 1996, Loïck Peyron a établi le record de la TQSM en réalisant la traversée en 7 jours 20h et 24 minutes. Cela demeure le temps à battre depuis plus de 20 ans.
Cliquez pour découvrir la présentation de la course et des skippers.
Une course de légende au parcours perturbé.
La traversée, normalement de 2 845 milles nautiques, a été marquée par des conditions météorologiques complexes et imprévisibles, avec des vents violents, des orages et des périodes de calmes plats. La course a été une régate au contact du début à la fin, avec au final, 12 bateaux arrivés en un peu plus de 2 heures. C’était une aventure majuscule vécue 15 jours durant et au final plus longue avec plus de 3 400 milles en moyenne, par tous les équipages confrontés à toutes les conditions de navigation imaginables : fluviales et côtières, dépressionnaires et anticycloniques. Chaque instant était marqué par une lutte à couteaux tirés, mettant en lumière la résilience et la ténacité des navigateurs dans des situations exigeant des compétences techniques et stratégiques de haut niveau.
Captain Alternance termine la course
à la 8e place
Les skippers de Captain Alternance ont affronté des défis particulièrement éprouvants avec cette course. Le départ sur le fleuve Saint-Laurent a imposé des conditions de navigation complexes avec des courants et des marées imprévisibles, mettant à rude épreuve les équipages dès les premiers milles. Une fois en
Atlantique, ils ont rencontré des conditions anormalement calmes pour cette période de l’année, ralentissant la progression de nombreux concurrents. Ils ont alors dû changer de cap en prenant au sud, une décision stratégique cruciale qui leur a permis de retrouver des vents plus favorables et de continuer leur progression.
En s’approchant de l’île d’Ouessant, de nombreux voiliers se sont retrouvés très proches les uns des autres. Cette situation a rendu la dernière nuit de course extrêmement stratégique, chaque skipper cherchant à optimiser son positionnement pour prendre l’avantage.
Thomas Jourdren a partagé « Naviguer dans ces conditions était un vrai test de notre endurance et de notre capacité à rester concentrés. », Benoit Mariette a ajouté « Chaque jour apportait son lot de surprises, avec des vents changeants et des vagues imprévisibles. Nous avons dû constamment ajuster notre stratégie ». Et Kéni Piperol a expliqué : « Il y a eu des moments d’adrénalines et d’enthousiasme mais aussi de grande frustration, surtout quand nous nous retrouvions coincés dans des calmes plats après des périodes de vent fort. Mais chaque défi surmonté nous a rendus plus forts et plus unis. Cette expérience nous a fait encore progresser, notamment sur le plan stratégie de course. «
Le finish serré, marqué par des écarts minimes entre les concurrents, a souligné l’importance des choix tactiques dans les dernières heures de course. La résilience et la persévérance de l’équipage de Captain Alternance ont été déterminantes pour obtenir cette 8ème place.